Léthe (Le Léthé)
Jöjj szívemre,
ki kegyetlen, tompa,
Imádat tigrise, te hanyag szörny;
Rég vágyom, hogy reszkető kezem, könny
Nélkül vad sörényedet vakon dúlja.
Alsószoknyáid illat vigyázza,
Melybe fejem temetem oly fájón.
Mint hervadt virág, lehelem múlón
A halált volt szerelem langy ajkára.
Inkább alszom! semminthogy csak éljek!
Egy álomban is édes a halál.
Csókom hada testeden kincset talál,
Bőröd sima, szent, mint fénye a réznek.
Zokogásom elnyeli kavargó
Ágyad viharzó, konok mélysége;
Feledésbe merít csókjaid
fénye,
Melyekből a Léthe folyik: aranyló.
Sorsom ezentúl a gyönyör árja,
S engedelmeskedek vakon neki;
Tanulékony mártír,
ki eszét veszti,
Kinek bolond buzgósága a kínja.
Szívom
csecsedből, míg gyűlölet tölt
el,
Az enyhet és a mérgező bürköt,
Melleid árkában így
látom a nőt,
Ki szív rabja
sosem volt szerelemmel.
Sánta Zsolt ford.
Az eredeti vers:
Le Léthé
Viens sur mon coeur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents ;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l'épaisseur de ta criniere lourde ;
Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tete endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.
Je veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J'étalerai mes baisers sans remord
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.
Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche ;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.
A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné ;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,
Je sucerai, pour noyer ma rancoeur,
Le népenthes et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
Qui n'a jamais emprisonné de coeur.
Tigre adoré, monstre aux airs indolents ;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l'épaisseur de ta criniere lourde ;
Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tete endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.
Je veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J'étalerai mes baisers sans remord
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.
Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche ;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.
A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné ;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,
Je sucerai, pour noyer ma rancoeur,
Le népenthes et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
Qui n'a jamais emprisonné de coeur.
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